Denver, Aurora et d'autres grandes villes s'efforcent de répondre aux appels en cas de crise de santé mentale avec des équipes civiles et non avec des flics

DENVER | Christian Glass était un passionné de géologie, un peintre et un jeune homme en proie à une crise de santé mentale lorsqu'il a appelé le 911 pour obtenir de l'aide pour débloquer sa voiture près de Silver Plume l'année dernière.

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Lorsque les adjoints du shérif de Clear Creek sont arrivés, il a refusé de sortir de la voiture après avoir déclaré que des êtres surnaturels le poursuivaient, comme le montre la vidéo de la caméra corporelle. Les policiers ont crié, menacé et cajolé. Glass a fait des formes de cœur avec ses mains et a prié : « Cher Seigneur, s'il te plaît, ne les laisse pas briser la fenêtre. »

Ils l’ont fait et le jeune homme de 22 ans a saisi un petit couteau. Ensuite, il a été frappé par des balles de pouf, des charges de pistolet paralysant et, finalement, des balles qui l'ont tué et ont conduit à une accusation de meurtre contre un député et à une accusation d'homicide par négligence criminelle contre un autre.

Dans le cadre d'un accord de 19 millions de dollars conclu ce printemps avec les parents de Glass, le comté de Clear Creek, dans le Colorado, a rejoint ce mois-ci une liste croissante de communautés américaines qui répondent aux crises non violentes de santé mentale avec des cliniciens, des ambulanciers ou des ambulanciers paramédicaux, au lieu de la police.

Les initiatives se sont répandues rapidement ces dernières années, notamment dans les plus grandes villes du pays.

Les données recueillies par Associated Press montrent qu'au moins 14 des 20 villes américaines les plus peuplées hébergent ou lancent de tels programmes, parfois appelés équipes d'intervention civiles, alternatives ou non policières. Ils s'étendent de New York et Los Angeles à Columbus, Ohio et Houston, et affichent des budgets annuels qui, ensemble, dépassaient 123 millions de dollars en juin, a découvert l'AP. Les sources de financement varient.

"Si quelqu'un traverse une crise de santé mentale, les forces de l'ordre ne sont pas ce dont elle a besoin", a déclaré Tamara Lynn du National De-Escalation Training Center, un groupe privé qui forme la police à gérer de telles situations.

Il n’existe pas encore de données globales et complètes sur les effets des programmes. Leur portée varie considérablement. Il en va de même pour leur accueil public.

À Denver, à seulement une heure de route de l'endroit où Glass a été tué, un programme appelé STAR a répondu à 5 700 appels l'année dernière et est souvent cité comme modèle national. Son financement s'élève à 7 millions de dollars depuis 2021.

Aurora s'associe à UCHealth, qui fait partie du système de santé de l'Université du Colorado.

À New York, un programme de plus de 40 millions de dollars par an baptisé B-HEARD a répondu à environ 3 500 appels l'année dernière, et les défenseurs de la santé mentale le critiquent comme étant anémique.

Les représentants d’autres villes ont parlé franchement des défis – pénurie de personnel, adaptation des répartiteurs du 911 à l’envoi de civils non armés, et plus encore – lors d’une conférence à Washington, DC, ce printemps.

Pourtant, les responsables de certains endroits, notamment à New York, considèrent les équipes sans police comme un changement important dans la façon dont ils s'adressent aux personnes en crise.

"Nous pensons vraiment que chaque réponse de B-HEARD est simplement une meilleure façon pour nous, la ville, de fournir des soins aux gens", a déclaré Laquisha Grant du bureau de santé mentale communautaire du maire de New York.

Les données fédérales sont incomplètes, mais diverses études et statistiques montrent que les malades mentaux représentent une proportion substantielle des personnes tuées par la police. Souvent, les morts sont des personnes de couleur, même si Glass ne l’était pas.

L’approche alternative remonte à plusieurs décennies, mais a reçu un nouvel élan grâce aux appels à une vaste réforme de la police après le meurtre de George Floyd à Minneapolis en 2020. Des appels spécifiques ont également été lancés pour de meilleures réponses aux crises psychiatriques après des tragédies telles que la mort de Daniel Prude cette année-là à Rochester, New York. Prude sortait tout juste d'un hôpital psychiatrique et courait nu dans les rues enneigées lorsqu'il a été étouffé par la police appelée à son secours. Il était noir, tout comme Floyd.

Les signalements de détresse mentale représentaient environ 1 % des appels à la police dans une étude de 2022 impliquant neuf services de police ; il n'y a pas de statistiques à l'échelle nationale. Un programme d'intervention civile établi de longue date à Eugene, dans l'Oregon, affirme qu'il détourne 3 à 8 % des appels de la police. Le Vera Institute of Justice, un groupe de défense de la réforme de la police, suggère que des équipes alternatives pourraient gérer 19% si l'itinérance, l'intoxication et certains autres problèmes étaient inclus.